Servan, on l’a aimé tout de suite. Sa luminosité, ses tables bistrot en bois brut, sa fresque au plafond, ce défraîchi rafraîchi, ce magnifique bouquet de fleur posé sur le bar massif, et cet accueil attentionné et charmant.

On s’est arrangé pour goûter à tout, en partageant les trois choix possibles au déjeuner. Chaque bouchée a eu son onomatopée.  Et comme on est des mauvais élèves, eh bien, on a perdu nos notes. Mais on se souvient de façon intacte du sourire serein de Tatiana Levha en cuisine, un poil ouverte et de celui de sa soeur Katia, et complice qui nous a conseillé ce Muscadet tonique et vif.

Vif, comme les condiments qui escortaient le cochon tout rosé et charnu, joyeux comme les herbes folles, partout, évanescent comme la bonite séchée, enrobant comme l’oeuf et ses gros morceaux de poitrine fumée, délicat comme le cabillaud presque translucide.

Ca pétille sacrément chez Servan, les assiettes sont pleines de bienveillance, jusqu’au comté tranché en toutes fines lamelles posé sur des feuilles de laitue d’un vert tendre parfaitement assaisonnées. Et cette tarte à l’abricot à la pâte sablée bien friable, aux fruits juteux et acides, une note amandée, et surtout une belle louchée de crème fraîche.

La cuisine de Tatiana Levha émeut d’évidence. Celle qu’on a connu toute discrète aux côtés de Pascal Barbot est déjà libre…